Inutile de vous le cacher, j’aime manger ! Bien et bon, de préférence.
Quand j’arpente le potager, si les mains sont à l’ouvrage, l’esprit lui, est dans l’assiette.
Entendez par là que j’aime cultiver pour cuisiner ….
Voici comment j’ai conçu de mon potager-verger » sauvage »:
Je mène mon potager-verger depuis 2008 sans travail du sol, sans engrais, sans pesticide ni aucun intrant chimique. Je privilégie le mélange des cultures, les arbres fruitiers au milieu des rangs de légumes, le paillage, la tonte, le BRF, l’arrosage à l’eau de source ou celle du Bon Dieu, je ne pratique que des cultures de plein champs ( pas de serres ), et privilégie le passage de nos poules dans le poulailler mobile, qui grattent et aèrent le sol. Avec cette forme de permaculture, (terme à la mode aujourd’hui), et de complantation, mes légumes ne sont pas malades, pas besoin de les traiter.
Cerise sur le gâteau, grâce à ce mode de culture entièrement naturel et respectueux, nos sols sont vivants, les plantes robustes car elles vont chercher elles-même leurs nutriments en profondeur. Cela donne des légumes et des fruits plein de saveur et de vitamines et c’est ce qui m’intéresse en cuisine.
« Cherchez le bon, le sain viendra de surcroît ».
La forêt : un exemple abouti
Regardez la forêt, aucun système agricole intensif n’est aussi productif que la forêt.
Sur le même espace vous pouvez avoir des arbres de plus de 30 mètres de haut, en dessous des arbustes de type fruitiers, des buissons et même des fleurs.
Et tout cela sans engrais ni pesticide ni tout autre substance chimique.
Dans la forêt, le sol est toujours recouvert.
Chaque année les feuilles et des branches tombent créant des couches successives qui se compostent naturellement grâce aux animaux qui vivent sous nos pieds (Savez-vous que la biomasse des animaux vivant sous la surface du sol est supérieure à la biomasse des animaux vivant à la surface : un hectare de terre arable peut contenir à lui seul trois tonnes de vers de terre !!).
Et ce sont ces animaux qui labourent littéralement le sol de la forêt pour le rendre si productif, et les arbres lui rendent bien en lui fournissant le gite (les feuilles et branches de l’année qui protègent le sol du soleil, des pluies et de l’érosion, …) et le couvert (les mêmes feuilles des années précédentes qui servent de nourriture à toute la vie du sol)
C’est sur ce principe que nous travaillons sur la propriété et plus particulièrement au potager.
Je sème et repique directement sur de l’herbe tondue et des branches broyées (BRF) compostés sur place.
Chou, salade, céleri, mes semis directs sur BRF et tonte de pelouse compostée sur place
Ce système dépasse le clivage bio/non bio (qui pourrait correspondre en agriculture au droite/gauche de la politique). En effet, avec cette conception de l’agriculture dans laquelle on s’occupe de laisser travailler le sol gratuitement pour nous, on se rend compte que l’on n’a pas besoin d’artifices chimiques coûteux pour obtenir de beaux légumes à profusion.
Pour plus d’informations sur ce sujet, voir l’excellent livre « Jardiner sans travail du sol » de Dominique Soltner et « De l’arbre au sol » d’Eléa Ansselineau et Gilles Domenech
Les condiments de l’oubli
A potager vivant, cuisine vivante ai-je coutume de dire ! Laisser faire la nature, explorer ses expressions successives, se laisser surprendre…quoi de plus naturel ? De la feuille au légume, de la fleur à la graine, fraîche ou séchée, tous les goûts sont dans la nature.
Aussi pas de panique si j’oublie, par exemple, de récolter le céleri ou le poireau et que ces derniers montent en fleurs. La plupart des fleurs de légumes en ont leur goût et sont idéales pour relever une salade d’été ou un plat plus élaboré.
Exotisme et saveur garantis pour ces petites boules détonantes jaunes, blanches ou mauves, qui peuvent s’utiliser comme un condiment.
Bon appétit potager
Non, les potagers ne prennent pas de vacances en hiver ! Et nous imaginons à tort qu’il ne s’y passe plus grand chose dès la saison des premières gelées. En fait, ils font bien plus que se reposer : le temps est venu pour eux de se nourrir !
Voici donc le menu que je concocte pour bien préparer mon potager à plusieurs mois de frimas : un compost des herbes produites de la tonte et du bois raméal fragmenté (BRF) issu de rameaux broyés.
Avec ces « engrais » végétaux, je nourris mon potager en carbone, en azote et sa terre s’enrichit année après année.
Un dernier conseil ? Pour favoriser la biodiversité, je cultive au quotidien le mélange des espèces.
Ici, les pelouses de trèfles sont des usines à engrais et les fleurs de soucis côtoient les tomates, poireaux, poivrons, aubergines ou fraises qui seront les matières premières de ma cuisine dès le printemps prochain. Souhaitons donc bon appétit à nos potagers !
Fruits et légumes du potager
Ma cuisine s’articule autour de la cueillette du jour dans le potager naturel du domaine. Les légumes sont cueillis, cuisinés, mangés . Fraîcheur garantie !
Plus de 150 variétés de légumes et de fruits à découvrir tout au long de l’année, à la table du Domaine de Saint-Géry.
Quelques paniers suivant les saisons …
La culture de l’asperge à la mode de chez nous
UN PETIT « COING » DE PARADIS …