J'ai écouté l'audition de Jean-Marc Jancovici, président du think tank "The Shift Project" à l'origine de la publication le 22 novembre 2024 du rapport :
"Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère. Pour une transformation ambitieuse du secteur".
L'étude est fouillée, le constat sonne juste et il est alarmant pour les agriculteurs et notre agriculture.
Je vais prendre connaissance de ce rapport et en faire une petite analyse prochainement.
Ce qui m'a marqué en premier lieu, c'est l'approche technocratique et "scientifique" et ça m'a rappelé un court billet que j'avais publié sur mon blog il y a 12 ans, le 29 septembre 2013 et intitulé "Le paysan et l'ingénieur".
Je le reproduis ci-dessous :
"Théorie de l’évolution … de la truffe
Il était une fois une terre d’asile, le Quercy Blanc, caractérisée par un sol si calcaire et si pauvre que seuls les chênes voulaient y pousser (Quercy vient de quercus en latin qui signifie chêne, nous sommes bien dans le pays des chênes).
Les dieux ont eu pitié des hommes de cette région si délaissée et ont déposé des truffes sur les racines de ces chênes afin de consoler les paysans de leur détresse.
L’homme moderne a voulu forcer la nature, pas assez généreuse à son goût, en s’aidant de façon déraisonnée, d’amendements chimiques en tous genres, seuls moyens croyait-il, de faire du «rendement».
Le savoir et l’intelligence
Mais voilà , les paysans illettrés de la fin du 19ème siècle (c’était avant Jules Ferry et l’école obligatoire) produisaient jusqu’à 3000 tonnes de truffes par an quand on ne sait plus en faire que 10 à 30 tonnes suivant les années (100 fois moins !!).
Et cela, malgré les centaines de chercheurs et d’ingénieurs qui travaillent sur la truffe.
C’est en prenant conscience de cela, il y a plus de dix ans (il y a plus de 22 ans à ce jour), que j’ai radicalement changé mon approche de la trufficulture, moins été sensible au raisonnement cartésien des techniciens et scientifiques, pris un peu de recul, et mieux observé mes truffières.
L’homme doit réapprendre à apprivoiser et respecter la nature."
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Truffe Tuber Melanosporum
Ce billet n'a pas pris une ride.
Et je développerai ma vision en détricotant l'excellent rapport de Jean-Marc Jancovici qui reste un travail d'ingénieur (qui ne sait pas faire 3000 tonnes de truffes).
Redécouvrir la nature, c'est ce que nous vous proposons de vivre au cours de nos séjours truffe jusqu'au 2 mars.
Cette année, offrez vous le privilège d’un luxe singulier.
Bien sûr en février, vous pouvez choisir d'aller en vacances au soleil, aux Maldives ou à l'île Maurice.
Mais la découverte de la truffe en conditions réelles est une expérience unique.
Loin des destinations classiques, de la foule et du bruit.
Plongez dans un univers Ă part, Ă la recherche de cette truffe incertaine.
Une expérience rare et intimiste réservée seulement à ceux qui osent l’originalité.
Réservez dès maintenant, dernier weekend le 1er et 2 mars 2025.
Ce voyage est limité à 10 personnes.
Merci d'avoir lu cette lettre, il me tenait Ă cĹ“ur de la partager avec vous.Â
Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler
P.S. : Régulièrement, je vous livre un regard original sur les dérives industrielles de l’agriculture et de toute la filière agroalimentaire. Je mets en lumière cet égarement qui débute dans les coopératives agricoles pour atteindre même les restaurants étoilés et les guides gastronomiques.
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