Agro-écologie. Mot valise, néologisme permettant de combiner deux notions que certains jugeront antinomiques : l’agriculture et l’écologie. L’agro-écologie est à la mode, et pourtant, il me paraît essentiel de vous en confier ma définition. Une vision loin des grands principes parisiens et plus proche de la réalité des sols. Et, sans jamais perdre de vue l’expression du produit dans l’assiette.
Une pratique raisonnée de l’agriculture combinée à une fine connaissance des écosystèmes
L’agroécologie est définie comme « un ensemble de théories, réalités scientifiques, et pratiques agricoles nourries ou inspirées par les connaissances de l’écologie, de la science et du monde agricole » (source : Wikipédia). C’est, en partie, vrai mais en allant beaucoup plus loin. L’agroécologie, c’est une pratique raisonnée de l’agriculture combinée à une fine connaissance des éco-systèmes dans le but de tirer le meilleur partie de la terre … sans pour autant l’agresser.
Cébettes du potager/verger en permaculture
Vermicelles croustillants de ventrèche affinée 20 mois
La forêt, formidable système de production
La forêt, par exemple, ce formidable système de production, finalement bien plus productif qu’un champs de maïs OGM, capable de transformer l’énergie solaire en biomasse tout en fabriquant du sol. La forêt n’a ni intrant ni aide chimique et parvient à se prémunir des aléas climatiques et sanitaires ? En l’observant, on en apprend plus sur l’agroécologie qu’en se
plongeant dans tous les manuels dédiés. Est-ce que vous voyez des plantes malades quand vous vous promenez en forêt ? Non, c’est un formidable mélange de vie.
Nourrir l’environnement de la plante et pas seulement la plante en elle-même
Je pars du même principe dans mes champs En diversifiant les cultures, en les alternant tout en les densifiant, vous créez un milieu riche varié, auto-fertile, l’inverse de la monoculture qui, inexorablement, épuise la terre de nos grands-parents. Ici, au lieu de nourrir la plante avec des engrais chimiques, nous nourrissons la terre qui l’environne avec des engrais verts, des BRF …. Ainsi la plante a l’opportunité de puiser les éléments minéraux dont elle a besoin.
Des recettes de grands-mères ?
Oui et non ! Je ne prétends pas réinventer l’agriculture, mais je m’efforce de la faire évoluer.
Par exemple, nos grands-parents pratiquaient déjà le mélange de cultures mais pas le semis-direct sous couvert végétal (*), tout simplement parce qu’ils n’avaient pas les outils.
Nous les avons aujourd’hui et c’est grâce à cela et à un engagement de longue date que nous pratiquons l’agroécologie, loin des clivages passéisme/modernisme.
Ainsi, en pratiquant la polyculture-élevage ancestrale, les prairies temporaires, l’agroforesterie, la rotation des cultures, le compostage de surface, la complantation, les BRF (bois raméaux fragmentés), la plantation de haies, les extraits fermentés de plantes, … je pratique bel et bien l’agroécologie et la permaculture depuis des décennies. Bien avant que ces mots ne soient à la mode.
Triple performance : économique, écologique et sociale
Notre engagement agroécolgique commence avec le développement de la biodiversité, puis les méthodes culturales les plus écologiques, la production d’énergie renouvelable , et va même jusqu’à l’épuration des eaux usées.
Dans chacune de nos réflexions, la dimension environnementale est prise en compte.
Mais en se souciant constamment de son corollaire économique et social, pragmatisme oblige.
Notre activité doit nous permettre de rémunérer équitablement nos collaborateurs et nous permettre de vivre dignement de notre travail, d’élever nos enfants dans de bonnes conditions et de leur donner envie de poursuivre l’aventure.
(*) Wikipédia Le semis direct, ou culture sans labour, est une technique culturale simplifiée (TCS) utilisée en agriculture basée sur l’introduction directe de la graine dans le sol à faible profondeur, sans passer par le travail du sol.
