“C’est au pied du petit millésime, qu’on reconnaît le grand vigneron.” dit-on.
Et cette année, si je m’en réfère à mes nombreux amis vignerons aux quatre coins de la France, nous sommes dans un très petit millésime. Les vendanges ont été catastrophiques sur presque tout le territoire.
Mildiou, pourriture, sécheresse, cette année, on a tout vu. Les 7 plaies d’Égypte, version grand cru.
On ne peut pas dire qu’on ait été particulièrement épargné dans notre microclimat de Lascabanes. Un peu de gel, beaucoup de pluie, de la grêle (et pour ceux qui nous suivent depuis un certain temps, oui bien sûr les étourneaux sont toujours de grands amateurs de nos raisins).
Mais malgré tout, les raisins sont beaux.
On en a même vendangé 4 fois plus que l’année passée. Bon c’est normal aussi, le vignoble étant jeune, on a plus de pieds en âge de produire cette année. Mais on reste satisfait de la vendange.
Évidemment, c’est le résultat de nombreuses heures de travail sur toute l’année pour tailler, ébourgeonner, effeuiller, traiter pied par pied à base de purin de consoude et petit lait de chèvre. Sans oublier le pâturage par les agneaux.
On aime à penser que c’est aussi notre choix d’associer la vigne et l’arbre qui peut expliquer ces beaux résultats.
Quoi qu’il en soit, on aurait presque regretté d’en avoir récolté autant, car une fois les vendanges passées, c’est l’heure du tri, le plus gros du travail.
Parce que la différence entre un petit millésime et un grand, c’est qu’il faut trier beaucoup mieux.
Ici pas de machine, pas de table vibrante, pas de tapis convoyeur. Si vous rentrez dans la salle de tri, la seule chose que vous verrez est une table normale, des sécateurs, des seaux et des gens très concentrés.
Normalement, un vigneron retire les mauvais raisins des beaux raisins. Cette année, on a fait l’inverse, on a séparé les bons raisins du reste.
Nos amis vignerons nous prennent pour des fous.
Chaque grappe, et même, osons le dire, chaque baie, est passée au crible avant de finir tantôt dans la cuve ou tantôt dans le tas de compost. Plus de 400 000 raisins triés un à un, à la main.
Ce travail de fourmi est essentiel pour le bon déroulement de la vinification puisqu’on n’utilise aucun correcteur d’acidité, ni tanins œnologiques ou soufre à outrance et surtout pas de levure en sachet.
Je vous tiendrai au courant de l’évolution du millésime 2024 mais je peux déjà vous annoncer que Louis-Dominique a mis en bouteille notre première cuvée (un assemblage entre 2020 et 2022).
Malheureusement, tout est déjà réservé.
Il y avait seulement 373 bouteilles.
Le millésime 2023 sera bientôt disponible pour la réservation. Je vous en parlerai plus tard.
En attendant les bouteilles, retrouvez nos jambons hors d’âge qui partagent la cave avec les barriques de vin.
Nous avons des jambons exceptionnels qui pour la première fois dépassent les 100 mois d’affinage !
Une expérience gustative unique, le gras vient tapisser le palais comme dans un grand cru.
Et puisque Noël approche à grands pas, ils iront parfaitement bien sur votre table aux côtés du foie gras. En plus, nous vous les livrons avec leur caisse en bois gravé des armoiries de Saint-Géry et le socle pour faciliter la découpe.
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Les Hors d’Âge : affinés 30 à 40 moisÀ partir de : 1 421,00€
Merci d’avoir lu cette lettre, il me tenait à cœur de la partager avec vous.
Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler
P.S. : Régulièrement, je vous livre un regard original sur les dérives industrielles de l’agriculture et de toute la filière agroalimentaire. Je mets en lumière cet égarement qui débute dans les coopératives agricoles pour atteindre même les restaurants étoilés et les guides gastronomiques.
Rejoignez le cercle des lecteurs exigeants de ma Lettre au bon Goût d’un cuisinier-paysan e
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