On était en mission à Paris cette semaine.
On est allé serrer quelques mains, se tenir au courant des dernières tendances de la gastronomie et faire goûter nos produits ici et là.
Enfin, c’est ce qu’on a dit aux enfants qui sont restés à s’occuper du domaine, pour leur faire croire qu’on a un peu travaillé.
Pendant que Christophe Saintagne, nous faisait goûter la carte du nouveau restaurant d’Alain Ducasse à la Maison Baccarat (place des Etats-Unis, à mi-distance de l’Arc de Triomphe et du Trocadéro), et qu’on papotait de nos produits qu’ils vont mettre en avant, les enfants, eux, n’étaient pas en train de chômer.
Les agneaux sont sur la dernière ligne droite. Camille doit maintenant les changer de pré chaque jour et leur porter 40 kilos matin et soir de petit épeautre, blé et féverole du domaine. (A ce sujet, on aura 10 agneaux par semaine jusqu’à fin octobre. Une bonne partie est déjà réservée, mais il nous en reste quelques-uns si vous n’avez pas encore commandé le vôtre.)
Quant à Louis-Dominique, il a commencé la vendange des blancs.
Les étourneaux ont déjà becqueté 50% de la récolte. On ne voulait pas prendre le risque d’attendre plus. Même si ce n’est pas l’idéal, au moins on aura quelque chose à mettre dans le chai.
Les 4 années précédentes, les étourneaux ne nous avaient rien laissé. Juste les rafles pour pleurer dessus.
On s’en était tiré avec 250 Litres en 2020, rien en 2021, 200 litres en 2022 et à peine mieux en 2023.
Des fois je me dis, pour rigoler, qu’on ferait bien de se lancer dans la plantation de cacahuètes, comme ça quoiqu’il arrive on s’en tirera avec des cacahuètes.
Pour les rouges, c’est mieux. On est même content comparé à ce qu’on a entendu de la bouche de nos voisins les vignerons.
Les baies sont belles, on n’a quasiment pas de pourriture, malgré le temps qui changeait aussi vite que je change de chemise. Et alors qu’on a utilisé seulement 700 g de cuivre quand 4 kg sont autorisés en Bio. Pas de quoi sauter de joie non plus. Mais je crois que de toute façon cette année, le vin ne coulera à flot pour personne.
On pourrait se laisser aller à déprimer, se glisser sous les couvertures et y rester pour la journée, voire la semaine à ruminer. 1 an de travail foutu en l’air, voire même 5. Car il faut compter les nombreuses années où on a planté les vignes, taillé, arrosé, bichonné.
5 années pour quoi ? Pour quelques bouteilles.
Mais de la façon dont je le vois, c’est que j’ai choisi ce métier. Louis aussi. Et que l’imprévisible fait partie du jeu.
On est train de mettre en bouteille un assemblage des millésimes 2020-2022. Il y aura 407 bouteilles de rouge et 10 magnums. Une dominante de Malbec et Grenache avec Merlot et Abouriou.
Mais vous allez devoir attendre un peu avant d’en commander.
Les premières sont pour nos contributeurs, ceux qui nous ont soutenu il y a 6 ans pour le crowdfunding du chai et que je remercie pour leur patience.
Et pour les prochaines, on vous tiendra au courant dans cette lettre.
En attendant, on a les agneaux à vous proposer, ils sont bien dodus, on va emmener les premiers à l’abattoir mardi. Pour réserver votre agneau et le faire livrer chez vous d’ici quelques semaines, cliquez ici :
Merci d’avoir lu cette lettre, il me tenait à cœur de la partager avec vous.
Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler
P.S. : Régulièrement, je vous livre un regard original sur les dérives industrielles de l’agriculture et de toute la filière agroalimentaire. Je mets en lumière cet égarement qui débute dans les coopératives agricoles pour atteindre même les restaurants étoilés et les guides gastronomiques.
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