De la glace à l’aspirine ?

Si vous venez dîner dans notre restaurant, vous aurez peut-être la chance de goûter à notre “ Aspirine Ice Cream “.

Non, je vous rassure, on n’a pas échangé nos tabliers pour des blouses de laborantins. 

On ne s’est pas mis non plus à la cuisine moléculaire…

On est juste en pleine saison de la Reine des prés, une fleur sauvage qui pousse comme son nom ne l’indique pas, les pieds dans l’eau en bordure de ruisseau. Elle est utilisée depuis des siècles pour soulager de nombreuses douleurs : 

Articulaires, musculaires mais aussi les maux de tête et les états grippaux. 

Au 19ème siècle, les chimistes en ont extrait de l’acide salicylique, permettant la synthèse de l’aspirine, et sauvant au passage la journée de beaucoup de personnes après une soirée un peu trop arrosée.

Si vous essayez d’écraser cette fleur entre vos doigts, vous pourrez sentir un arôme fort qui se dégage et rappellera peut-être aux plus connaisseurs d’entre vous, l’essence de gaulthérie couchée.  

Cet arôme était prisé dès le Moyen Âge, et on faisait macérer la Reine des prés dans du vin ou de la bière pour les parfumer… Et elle était aussi connue pour apporter un petit goût d’amande à l’hydromel. 

Aujourd’hui, les industriels n’ont pas perdu la main et ont incorporé cette plante dans des compléments alimentaires qui se vendent à prix d’or. 

Nous, on en fait une crème glacée. 

C’est plus agréable à manger et ça enchante les papilles de nos hôtes, même les plus blasés d’expériences culinaires créatives. 

En juin et juillet, on cueille des bouquets entiers de cette plante qui pousse dans le ruisseau aux abords de la Source aux Loups.. 

Il faut s’équiper de bottes car on a parfois les pieds dans l’eau. 

Puis, une fois la cueillette terminée, on effeuille patiemment les fleurs en ne gardant que les plus épanouies. 

Ces fleurs odorantes sont ensuite incorporées à une crème pâtissière. On mixe le tout et on met à congeler.

Cette Aspirine Ice cream, aux notes d’amande amère, accompagne délicatement notre Pomme en crumble, un de nos desserts phare.

Auparavant, on utilisait dans nos desserts de la vanille (de la vraie en gousse, pas de l’arôme), rapportée directement de Madagascar par un de nos clients, puis de Tahiti par des amis. 

Mais petit à petit on a eu l’idée de remplacer la vanille par justement, la Reine des Prés qui apporte des notes paradoxalement exotiques et originales.
Et depuis près de deux ans nous n’utilisons plus de vanille.

Si on a pu intégrer cette surprenante découverte à la table de nos convives, c’est parce qu’on est toujours curieux et qu’on ne perd jamais une occasion d’utiliser la flore sauvage qui nous entoure sur le domaine. 

Nos régions sont un véritable vivier d’herbes sauvages, qui recèle des pépites qui viennent étoffer et raffiner notre cuisine. 

La Reine des Prés en est un exemple. 

A l’instar des fleurs de mauve, des asperges sauvages, du bouton floral de pissenlit, des fleurs d’acacia, de la consoude … Les idées ne manquent pas, déclinées au fil des saisons.

Alors, venez découvrir notre cuisine d’été aux herbes sauvages.

Attablez-vous à l’une des quelques tables prisées de notre restaurant.

Passez une douce soirée et offrez-vous un plaisir gustatif unique.

Rendez-vous simplement sur notre site pour réserver ou appelez directement mon épouse Pascale :

Merci d’avoir lu cette lettre, il me tenait à cœur de la partager avec vous. 

Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler

P.S.: Régulièrement,  je vous livre un regard original sur les dérives industrielles de l’agriculture et de toute la filière agroalimentaire. Je mets en lumière cet égarement qui débute dans les coopératives agricoles pour atteindre même les restaurants étoilés et les guides gastronomiques.

Rejoignez le cercle des lecteurs exigeants de ma Lettre au bon Goût d’un cuisinier-paysan en cliquant ici et ajoutez cette adresse patrick@saint-gery.com à vos contacts favoris.