Site icon Maison Duler

Panique sur le causse…

Hier, pendant qu’on préparait le dîner de nos hôtes, une toute autre scène avait lieu à un kilomètre.

Camille était partie donner à manger aux agneaux sur le plateau, accompagnée de Neil, sa chienne Border collie, et devait revenir rapidement nous donner un coup de main en cuisine.

Mais au bout d’une heure, toujours sans aucune nouvelle, on a su que quelque chose était arrivé…

Un rapide coup de fil, et on a compris qu’il y avait de l’animation parmi les agneaux.

Quand elle est revenue, elle nous a tout raconté :

En rentrant dans le pré, elle a remarqué que cinq garnements et une brebis manquaient à l’appel et étaient passés de l’autre côté du fil.

Normalement, c’est pour ce genre de péripétie qu’elle prend Neil, mais les agneaux sont arrivés il n’y a même pas deux semaines, et sa chienne a perdu tous les bons gestes depuis l’automne dernier.

Du coup, il a fallu faire avec les moyens du bord:

Et c’est le copain de Camille qui a servi de chien de berger.

Finalement, les six échappés sont revenus à bon pré, non sans quelques efforts, et quelques courses poursuites.

Ce sont les aléas du métier quand on n’a pas de bergerie et qu’on pratique le pâturage tournant dynamique.

Les agneaux sont bien plus libres, moins stressés, et ne repassent jamais deux fois au même endroit avant trois semaines.

Mais c’est aussi bien plus contraignant pour nous de s’en occuper (Camille y passe 3 à 4 heures par jour, c’est vous dire).

Comme vous l’aurez compris, on n’a jamais choisi la facilité…

Sinon, nos magrets de canard seraient séchés/fumés en 4 jours et non affinés pendant trois semaines.

Nos jambons seraient nitrifiés et sortiraient de nos caves en 6 mois, et ne recevraient pas un soin personnalisé pendant plus de trente mois pour certains.

On pulvériserait des pesticides sur nos légumes et on ne s’embêterait pas à enlever les doryphores à la main chaque soir.

Et on ne laisserait pas nos agneaux brouter ce qui leur chante du matin au soir et gambader dans les prés. Ils seraient enfermés à la bergerie et seraient nourris à l’aliment directement dans l’auge. 

Ce serait bien plus simple, mais on ne le fait pas.

C’est ce qui fait la qualité de notre élevage.

Michel Guérard, le Plaza Athéné, et plusieurs chefs ont déjà réservé leurs agneaux pour l’automne. Il nous en reste encore suffisamment, mais les stocks diminuent à bonne vitesse. 

Si vous voulez précommander le vôtre, vous pouvez le faire ici. 
On aura dix agneaux par semaine jusqu’à fin octobre environ.

Merci d’avoir lu cette lettre, il me tenait à cœur de la partager avec vous. 

Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler

P.S.: Régulièrement,  je vous livre un regard original sur les dérives industrielles de l’agriculture et de toute la filière agroalimentaire. Je mets en lumière cet égarement qui débute dans les coopératives agricoles pour atteindre même les restaurants étoilés et les guides gastronomiques.

Rejoignez le cercle des lecteurs exigeants de ma Lettre au bon Goût d’un cuisinier-paysan en cliquant ici et ajoutez cette adresse patrick@saint-gery.com à vos contacts favoris.

Quitter la version mobile