J’aime de plus en plus lire.
Et j’ai décidé de vous partager quelques-unes de mes lectures quand elles peuvent avoir un rapport avec la gastronomie indigène ou l’agriculture élémentaire.
Je voulais commencer par un ouvrage sur Eugénie Brazier, mais je suis tombé sur un petit livre d’Arthur Schopenhauer, le philosophe allemand du XIX ème siècle.
C’est un opuscule de 77 pages intitulé « L’art d’avoir toujours raison ».
Vous me direz qu’il y a peu de rapport avec la cuisine, vous avez raison.
Pour tout vous dire, à la troisième page, j’ai failli laisser tomber
parce qu’il énumère une liste de 38 « stratagèmes » pour avoir raison dans un débat et ça me faisait penser aux débats politiques stériles qui me fatiguent.
Et puis je me suis dit, allez quelques dizaines de page, ce n’est pas la mer à boire.
A la page 47, au milieu du « stratagème 30 », j’ai été remercié de ma pugnacité dans ma lecture.
J’ai trouvé deux pages sur les idées reçues et les croyances communément admises.
Le texte explore la manière dont ces « opinions communes » prennent naissance, souvent à partir de l’initiative de deux ou trois personnes, et comment elles se propagent ensuite comme une traînée de poudre, alimentées par la paresse intellectuelle de la majorité.
Désormais, ceux qui osent penser différemment sont réduits au silence, tandis que ceux qui répètent les opinions d’autrui se voient accorder le droit à la parole.
Le plus frappant était cette phrase :
« Désormais, le petit nombre de ceux qui sont doués de sens critique sont forcés de se taire; et ceux qui ont droit à la parole sont ceux qui, totalement incapable de se former des opinions propres et un jugement propre, ne sont que l’écho des opinions d’autrui : ils n’en sont que plus ardents et plus intolérants à les défendre. »
Arthur Schopenhauer
Actuellement, il est communément admis comme une vérité absolue
que si on mange moins de viande (voire pas du tout) c’est un acte éthique de sauvegarde de la planète, comme utiliser des toilettes sèches ou circuler à vélo.
Et cette affirmation assénée par les écolos de tous poils tient lieu de principe inaliénable.
Pourtant de nombreux éléments objectifs démontrent le contraire, je vais en citer trois parmi d’autres :
- 80% des tomates françaises sont cultivées sous serres chauffées (au gaz principalement) et sont consommés en dehors de leur saison, ce sont les fameuses tomates en hiver, mais c’est aussi vrai pour les petit-pois et les asperges au mois de mars ou les courgettes en avril à Paris. Le bilan carbone de la tomate sous serre est moins bon que celui de la viande de porc.
- L’agriculture bio représente seulement 10% des surfaces en France (et beaucoup moins dans le monde), 90% des légumes sont donc cultivés en agriculture conventionnelle avec engrais chimiques et pesticides.
- En France, 70% des fruits et 30% des légumes consommés viennent de l’étranger et font 1 000 à 10 000 kms pour atterrir dans notre assiette. Quand on sait qu’un fruit c’est 90% d’eau, en fait on transporte essentiellement de l’eau, donc le bilan carbone est catastrophique. La viande fraîche (60% d’eau), le fromage ou le jambon (35% d’eau) ont un bilan carbone 4 à 6 fois supérieur pour le transport.
La qualité nutritionnelle de ces végétaux qui poussent sous serre et qui restent des jours, voire des semaines en chambre froide laisse à désirer.
Mais le plus grave n’est pas là, le plus grave c’est qu’on se trompe de sujet
Le secret est dans la polyculture-élevage, un système agricole millénaire qui a été quasiment éradiqué des sociétés modernes au cours du XX-ème siècle et remplacé par la monoculture à base d’engrais chimiques et de pesticides.
Végétal et animal ne sont pas à opposer, ils sont complémentaires,
dans notre alimentation comme dans la production agricole.
Dans un système de polyculture-élevage, les animaux entretiennent les terres impropres à la culture par le pâturage (prés salés, zones de montagne, …) et produisent aussi l’engrais naturel (le fumier) pour faire pousser les végétaux (blé, légumes, fruits, …).
C’est donc la consommation proportionnée d’aliments végétaux et carnés de qualité
qui est la clé d’une alimentation équilibrée pour nous et d’une agriculture durable pour notre pays.
Ce n’est donc pas les végétariens et encore moins les vegan qui vont sauver la planète.
Mais vous, vous pouvez y participer en consacrant juste :
- un peu plus de temps,
- un peu plus d’attention
- et un peu plus d’argent à bien vous nourrir.
Et en faisant cela, vous vous ferez plaisir et vous participerez au renouveau d’une agriculture durable et nourricière.
La question n’est donc pas de manger plus ou moins de légumes, mais en toute chose qui nous nourrit rechercher ce qui est bien produit.
Cherchez le bon, le sain viendra de surcroît.
C’est ce que nous faisons inlassablement au Domaine de Saint-Géry, c’est notre quête depuis bientôt 40 ans.
Ainsi, nos agneaux pâturent et entretiennent nos truffières jour et nuit inlassablement, ils se nourrissent de la végétation autochtone et de feuilles de chêne, leur viande est exceptionnelle. Vous pouvez commander les premiers agneaux de la saison sur notre boutique en ligne.
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