J’aime l’arôme mais je n’utilise pourtant jamais « les arômes ». Ils ont pris une place disproportionnée dans l’alimentation, parce que l’arôme synthétique est bizarrement devenu l’un des premiers critères dans l’appréciation d’un produit. Effectivement, c’est ce qui ressort le plus, et je ne parle pas des « exhausteurs de goûts »…
Regardez la vanille : il suffit d’avoir goûté une fois une véritable gousse de vanille pour porter un autre regard sur les « arômes » de vanille. La confusion est entretenue par l’appellation « arôme naturel ». En fait, le qualificatif « naturel » ne signifie qu’une chose : la substance concernée contient de la « vanilline », qui n’est qu’un composant aromatique de la vanille, parmi plusieurs centaines d’autres. La règlementation européenne considère cinq familles d’arômes : naturels, identiques naturels (c’est-à-dire issus d’un autre produit), artificiels (chimiques), de transformation (imitation de la cuisson par exemple) et de fumée (comme la fameuse odeur « barbecue »).
Dans tous les cas, on doit se rappeler que l’odeur ne nourrit pas son homme et ne fait pas l’aliment.
Voilà qui permet de lire autrement les flatteuses étiquettes qui portent la mention « aromatisé à… », et d’apprécier ce que je vous ferai goûter!