La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille

Publié le 10 Août, 2023

Il y a une dizaine de jours, je vous parlais de l’expérience que j’ai acquise depuis 1994 dans le pain.

Depuis la première fois où j’ai fait brûler le pain pour les 180 convives de notre mariage.

Je vous parlais de ma rencontre avec Jean-Louis Clément, Meilleur Ouvrier de France boulangerie, et du virus du pain qui m’avait pris, et pas quitté depuis.

Mais j’avais oublié de vous parler d’une particularité essentielle de ces séjours pain.

Une particularité dont je n’avais pas vraiment pris conscience tellement c’est évident.

Et c’est sur ma moissonneuse que j’ai eu la révélation.

Je voulais vous en faire part la semaine suivante, juste après avoir fini les moissons du blé.

Cependant, la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

Un livreur de chez Geodis, avec son camion a rompu notre lien avec la civilisation moderne, il a arraché le poteau et le câble de la fibre qui nous relie à internet.

Ainsi d’un coup, nous avons perdu quelques commodités utiles à une petite entreprise : accès internet, téléphone, comptabilité et gestion des factures, …

10 jours plus tard, le poteau n’est pas changé, cependant une solution de secours correcte a été trouvée et nous pouvons de nouveau être connectés.

Mais entre-temps, notre vieille dame de moissonneuse m’a rappelé plusieurs fois qu’elle était née en 1985 et qu’elle avait régulièrement une pièce qui lâchait.

Parce que oui, je ne laisse à personne le soin de récolter mes blés.

Avec mon voisin Charley, nous partageons une moissonneuse qui a cette année 38 ans de bons et loyaux services.

Sans cette vieille dame, je ne pourrais pas récolter mes blés : les moissonneuses actuelles sont trop grosses et ne passent pas entre mes chênes truffiers.

Entre la cuisine, les hôtes, le potager, l’arrosage des truffières, … et les pannes de la moissonneuse, il me faut une quinzaine de jours pour récolter mes blés, et je suis toujours le dernier à moissonner dans la région.

Mais cette année, la moisson a duré encore plus longtemps.

Enfin ça y est, le blé est rentré au « château » (notre bâtiment photovoltaïque que nous avons construit à l’emplacement de l’ancien château de Saint-Géry) et la récolte 2023 est bonne.

Il me reste juste à moissonner la féverole pour les agneaux.

La particularité de nos séjours sur le pain, c’est que ce n’est pas un « stage pain » classique.

Ici vous ne venez pas en stage, vous venez en villégiature gastronomique, pour vous reposer, vous détendre, profiter de la piscine et profiter d’une cuisine unique à partir des produits du domaine …et du pain.

Au cours d’un séjour ici, vous pouvez aller visiter les grands sites de la région, le Gouffre de Padirac, Rocamadour ou les grottes de Lascaux.

Mais ce que nous vous proposons comme activité, c’est de voyager dans le pain, dans la terre qui produit l’épi de blé, dans le grain qui fait la farine et dans ce monde merveilleux qui transforme par la fermentation la farine en pain.

C’est un séjour gastronomique orchestré autour de la fabrication du pain où vous prendrez le virus du pain qui ne vous quittera plus. Vous apprendrez à faire le pain comme nulle part ailleurs en passant un moment mémorable.

Vous pourriez aussi prendre l’avion et visiter Rome ou Prague, des villes magnifiques.

Mais en revenant vous n’aurez pas acquis ce savoir-faire qui vous sera utile toute votre vie : la maîtrise du pain au levain naturel.